[ Clèves de Marie Darrieussecq ]

Auteur : Marie Darrieussecq
Genre : littérature française, contemporain
Editions POL
Paru en août 2011
352 pages


Pour ce livre, j'ai décidé de ne pas mettre de résumé. Pourquoi ? Tout simplement parce que je ne suis pas sûre d'avoir saisi l'entièreté du récit et si je le résumais, cela ne ferait qu'une seule phrase de cinq mots. 

L'an dernier, j'avais vu ce roman à sa sortie sur l'étal d'un libraire et j'en avais lu une critique qui m'avait intéressé et poussé à noter le titre et l'auteur sur mon petit calepin des "livres à avoir lus dans ma vie". Alors forcément, après cette lecture, je suis un peu déçue. Je m'attendais à autre chose. Quelque chose que j'aurais compris, qui ne m'aurait pas "dérangé". 

Je vais commencer par la forme : ce livre a une seule phrase notée sur la quatrième de couverture et on ne peut pas dire que celle- ci résume ou nous pousse à en savoir plus. Pour la première page, on y voit simplement le titre couché sur un fond blanc rayé "papier peint" ainsi que le nom de l'auteur et de la maison d'édition (P.O.L. éditions). C'est donc très sobre. Pour l'intérieur du bouquin, il est divisé en trois grandes parties ( "Les avoir", "Le faire" et "Le refaire"). Rien que le nom des parties auraient dû me donner un indice pour le contenu ... indice que je n'ai pas su déchiffrer. Pour le reste, il est tout de même assez fin et comporte beaucoup de mini-chapitres. 

Ensuite, pour le fond, j'ai trouvé que c'était assez froid et j'ai eu du mal quelque fois à suivre le fil de l'auteure. Mais bon, je ne suis pas "formée" pour la littérature contemporaine, lui préférant de très loin les univers fantastiques. 

Du côté des thèmes abordés, il va être essentiel d'en parler étant donné qu'il n'y a pas de résumé. Ce récit narre l'éveil à la sexualité d'une jeune adolescente dans les années 1980 entre la prise de conscience du SIDA et de la guerre en Afghanistan. Il revient sur ses problèmes, ses sensations et surtout une nouvelle sensation qu'est le sexe. 

Malgré que nous ne soyons centrés que sur le personnage principal qu'est Solange, celle- ci est une adolescente très froide, très égoïste (ou alors elle est idiote ... au choix). J'ai eu l'impression qu'elle s'en foutait de tout le monde et surtout de leur vie. Elle ne s'intéresse qu'à elle- même et est le parfait archétype de la looseuse : elle n'est pas vraiment intégrer dans le cercle de ses amies et elle cherche à l'être à travers les histoires qu'elle pourrait leur raconter ne se souciant guère des autres qu'elle pourrait blesser par ses mensonges ou vantardises.

Il apparaît très clairement que ce personnage est dans une quête d'elle- même, toutefois je n'ai pas eu l'impression qu'elle pouvait réfléchir par elle- même, s'appropriant les pensées des autres sans vraiment les comprendre. Elle traîne partout son dictionnaire où elle cherche les termes qui la rapproche des autres. Par ailleurs, ces termes de ces "pratiques sexuelles" appartiennent à un langage très trash, très familier. Si l'auteure a voulu choquer en usant un tel langage, de tels propos et en racontant ce récit, elle a réussi avec moi. 

Sans être effarouchée, il m'est apparu très clairement que le personnage principal a un problème avec son image (le fait que ses parents ne s'occupent pas d'elle n'aidant pas) et elle n'en a rien à faire des autres tant qu'elle le fait et qu'elle peut le raconter. J'ai d'ailleurs remarqué que "bite", "gouinasse", "baise" etc revenaient une paire de fois (après je n'ai pas compté mais, il vrai que, j'aurais pu). 

Bref, vous aurez compris que même si j'ai compris le texte, je ne suis tout de même pas sûre d'avoir compris où l'auteure voulait en venir par ce récit. Elle a un ton très libertaire voire libertin et son héroïne qui ne veut pas être soumise ni être vue comme une "pute" va quand même faire le contraire de ce qu'elle voudrait. Du coup, je ne sais pas où cette lecture m'a laissée - sans doute dans un fossé très malsain où une héroïne ne s'aime pas assez pour respecter ses envies, ses propres désirs mais surtout ses propres certitudes face à son corps qui mue et qu'elle apprend à redécouvrir en usant de masturbation et de fantasmes dans les bras de n'importe qui (même de son baby- sitter). 

[ En même temps, chose qu'il m'est difficile d'avouer mais cette héroïne qui s'en fout des autres m'a ému. Sans avoir été et sans être comme elle, devenir femme, devenir adulte, est très loin d'être une chose aisée. Toutes les filles le savent. ]

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