[ L'élégance du hérisson de Muriel Barbery ]


Auteur : Muriel Barbery
Genre : contemporain
Edition Gallimard
Coll. NRF
Année 2006
359 pages 

Résumé 


Le destin croisé de Renée, cinquantenaire et concierge du 7 rue Grenelle, et Paloma, collégienne habitant au 7, rue Grenelle. 


Mon avis


A sa sortie, je l'avais vu mais à cette époque-là, je ne lisais que de la littérature de l'imaginaire. Je l'avais vu sans le voir, sans être sensible au résumé de sa quatrième de couverture. Des années plus tard, je suis bien plus sensible et bien plus avide de lectures en tous genres que je ne le fus jadis. 

J'ai eu le plaisir de découvrir un roman tout en tendresse, avec des personnages fragiles délicats. D'abord, il y a Renée. Personnage qui voit sa vie de manière très fataliste ; malgré son intelligence et sa culture, elle a une vision très sombre d'elle-même se considérant comme n'étant qu'une concierge qui n'a pas à prendre plaisir à la lecture, à l'opéra ou au cinéma comme elle le fait. Puis il y a Paloma, jeune fille à laquelle j'ai eu du mal à trouver de la sympathie au début du roman, surtout quand elle livre ses pensées profondes ou son journal du mouvement. Leurs deux voix et leurs deux visions s'entremêlent dans les chapitres. 

Ces deux personnages sont différents mais sensiblement pareils. Toutes deux, aiment la solitude et le plaisir de la lecture. Toutes deux sont sous-estimées. Leur rencontre est tardive mais elle est sublime. De même que leurs rencontres avec Monsieur Ozu, le dernier arrivant de l'immeuble. 

Par ailleurs, Paloma a beau étudier le mouvement et son esthétique. Ici, c'est davantage un roman porté sur la réflexion des habitants de cette rue Grenelle. Renée est renfermée sur elle-même et ne veut pas montrer son érudition. Il en va de même de Paloma qui analyse, elle, la vie et le temps qui passe. J'ai trouvé que ces personnages étaient très originaux et leur relation l'est également. Au départ, je ne comprenais pas comment elles pouvaient être liées car ni l'une ni l'autre ne croise l'autre ou l'une. Il faut l'intervention du Kakuro Ozu pour les rassembler et les lier. 

J'ai été très sincèrement émue par la destinée de tous ces personnages ; ils m'ont touchés par leurs difficultés à s'insérer dans un monde qui tourne si bien sans eux, mais également par leur sensibilité. Attentives aux autres et à ce qui se passent autour d'elles, toutes deux nous offrent une vision très cynique de cette bourgeoisie bigote, névrosée et superficielle. Cette lecture a été un beau moment de simplicité et de tendresse où deux âmes soeurs savent se reconnaître et changer en bien. 

En bref, je conseille vraiment ce roman à tous ceux qui ont envie de découvrir des personnages intéressants et atypiques, d'avoir envie de découvrir des romans dans les yeux de ces mêmes personnages et de réfléchir avec elle sur le déterminisme d'une vie et d'une destinée. 

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