[ Trilogie New-Yorkaise de Paul Auster ]

Auteur : Paul Auster
Genre : contemporain, littérature américaine
Editions Actes Sud
Coll. Babel
Année 2002
444 pages
Mon avis

Deuxième lecture commune proposée par Gaby du blog La Biblio de Gaby via le groupe Facebook dont je vous ai déjà parlé. Encore une fois, la sélection nous plonge au cœur de la littérature américaine avec un de ses plus grands écrivains - en terme de productions littéraires et encensement médiatique - contemporains. Trilogie new-yorkaise est un recueil composé de trois nouvelles que l'on peut lire indépendamment l'une de l'autre. Mais c'est en finissant les trois nouvelles qu'on découvre des points communs, des personnages communs et surtout une même ville. Les trois histoires se passent à New-York. 

- La Cité de verre
C'est l'histoire de Quinn, auteur en mal d'inspiration et bien ancré dans sa routine quotidienne. Il n'a ni femme ni enfant dont il porte toujours le deuil. Un étranger, Peter Stillman, appelle chez lui plusieurs fois à la recherche d'un certain Paul Auster détective privé. Intrigué par l'histoire et la personnalité de ce Peter, il va prendre l'affaire. 
Cette première nouvelle est mon histoire préférée, tout comme Quinn a été le narrateur que j'ai préféré. Brisé par les fatalités du destin, en acceptant cette enquête, il va s'absenter de sa vie pour se glisser dans la vie - et la peau - de quelqu'un d'autre, celle de Paul Auster. On rentre très rapidement dans l'histoire, le style de l'auteur est incroyable à lire et il nous emporte dans cette surveillance d'un genre nouveau. Quinn, dans la peau d'un détective, surveille le père de Peter Stillman. 

- Les revenants
Bleu a engagé Blanc pour surveiller Noir.
Les personnages changent au profit de trois nouveaux personnages. Leurs noms - Bleu, Blanc et Noir - m'ont embrouillés. L'intrigue générale n'est pas mal et il y a beaucoup de phrases qui ont fait écho dans mon mode de pensée et dans ma façon de réfléchir. Par contre, j'ai été embrouillée par le nom des personnages et j'ai clairement pris moins de plaisir que pour la première histoire. Il y a des points communs à la toute première histoire mais la magie des mots n'a pas pris. 

- La Chambre dérobée
Fanshawne a disparu. Le narrateur et ami d'enfance se fait contacter par la femme de ce dernier pour qu'il aille à sa recherche. 
Ce troisième récit est le premier donc la narration est à la première personne du singulier. Par ce procédé, on est plus proche du personnage que ceux des deux autres récits. On y trouve une figure particulière de l'écrivain dans les personnages du mari et de son ami d'enfance, celui de l'artiste maudit, asocial qui doit se couper du monde pour écrire. Le suspense est intense ; on veut savoir où est passé Fanshawne et surtout on veut connaître le fin mot de l'histoire. Les relations entre les divers personnages sont passionnantes. 

Ces trois récits portent une réflexion sur la création littéraire, les personnalités d'écrivains prêts à se fondre dans toute histoire pour y puiser inspiration. J'ai particulièrement aimé toutes les références instillées par Paul Auster dans chacune des nouvelles. Il m'a donné envie de me plonger plus profondément dans la littérature américaine et de m'intéresser à l'histoire littéraire de ce pays. Une autre réflexion - même si elle prend moins de place et se développe moins que celle mentionnée dans la première phrase du paragraphe - s'interroge sur le langage, sur l'impact des mots et sur le lien entre lecteur et auteur. D'ailleurs, dans la première histoire, Quinn rencontre par hasard dans le métro une jeune femme qui lit un de ses romans. Il la trouve vulgaire et regrette que ce soit une de ses lectrices car elle ne lui plaît absolument pas. 

En bref, j'ai adoré deux histoire sur trois. Les histoires sont originales et m'ont intrigués. Toutefois, de l'auteur, j'ai préféré son récit Sunset Park qui s'intéresse au relation père/fils entre autre. 

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