Illustratrice : Stéphanie Rubini
Genre : bande dessinée
Gulf Stream éditeur
Paru en 2015
72 pages
Mon avis
Il y a deux semaines, je vous parlais
de Rouge Tagada, un roman graphique sur le premier émoi amoureux d'une
jeune fille sur sa meilleure amie.
Dans ce nouveau tome de la collection
graphique, nous gardons le même environnement mais nous rencontrons un tout
nouveau personnage, Marie.
Marie se sent mal dans sa peau et
manque cruellement de confiance en elle. L'indifférence générale de la classe à
son égard n'y est pas pour rien. Elle se sent boulotte, mange dès que cela ne
va pas. Au sein de sa famille, elle se sent invisible et a l'impression de
moins compter que sa grande sœur et son petit frère. Elle se dénigre toute
seule et « entretient » ce mal-être qui l'étouffe. Le jour où le beau Soan la remarque,
lui parle est le plus beau de sa vie. Cela lui redonne une envie de vivre
qu'elle avait perdu au fil des remarques des personnes autour d'elle et des
remarques qu'elle se fait à elle-même.
Quand tout dérape et que Soan se
désintéresse d'elle, Marie ne sait pas comment surmonter la solitude qui
l'engouffre et la broie. Avec la brutalité qui est propre à une détresse si
profonde, elle s'enferme dans une détresse intense que personne ne peut – ne
veut – voir.
Dans ce roman graphique, Charlotte Bousquet et
Stéphanie Rubini ont choisi d'aborder les thèmes de la solitude, du mal-être et
du suicide. Sans pathos, elles livrent toutes deux une histoire qui ne peut pas
nous laisser indifférent ! Si, au contraire de Rouge Tagada, le nom de la
bande dessinée ne rappelle pas un bonbon, la bande dessinée en a pourtant les
mêmes saveurs. Le côté amer voire acide des situations du tome précédent
revient ici et cela nous atteint tel un coup de poing... Notamment la chute de
l'histoire qui est … effroyable ! On ne peut que ressortir secoué de
l'histoire de Marie.
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